- EAN13
- 9782600359207
- Éditeur
- Droz
- Date de publication
- 2018
- Collection
- Histoire des Idées et Critique Littéraire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Rencontres sur tables et choses qui traînent
De la nature morte en littérature
Philippe Hamon
Droz
Histoire des Idées et Critique Littéraire
Autre version disponible
-
Papier - Droz 24,00
La critique littéraire, qui aime emprunter à la peinture certains de ses
termes pour décrire le phénomène littéraire, n’utilise pas, ou très rarement,
l’expression « nature morte » pour désigner certains groupements d’objets qui
apparaissent çà et là dans divers genres littéraires, et notamment dans le
roman réaliste au dix-neuvième siècle. Existe-t-il des « natures mortes
littéraires » ? Ne sont-elles qu’une simple variété de « paysage », ou d’«
intérieur », un pur no man’s land de l’histoire racontée, une simple pause
descriptive insignifiante sans particularités? Quelle est la spécificité de la
« chose posée » dans le mouvement de la fiction ?
Le présent essai s’efforce de circonscrire le statut de la nature morte
littéraire comme lieu d’une « lecture rapprochée », comme foyer du texte (elle
est point de fixation du lecteur arrêté devant des objets fixes, elle
concentre et polarise son attention) et texte du foyer (des objets familiers
et domestiques). Elle est aussi lieu du prosaïque, du minime et de l’intime,
lieu d’une fascination-répulsion à l’égard de l’inventivité concurrente du
kitsch et de l’ersatz, lieu d’une réflexion sur l’ordre et le désordre du
monde, lieu de l’hésitation entre l’expansion de la mise en liste et la
polarisation sur le « détail », lieu de manifestation d’une certaine ironie à
la fois moderne et anti-moderne pour la « beauté » de certaines rencontres
hétéroclites et incongrues d’objets dérisoires.
termes pour décrire le phénomène littéraire, n’utilise pas, ou très rarement,
l’expression « nature morte » pour désigner certains groupements d’objets qui
apparaissent çà et là dans divers genres littéraires, et notamment dans le
roman réaliste au dix-neuvième siècle. Existe-t-il des « natures mortes
littéraires » ? Ne sont-elles qu’une simple variété de « paysage », ou d’«
intérieur », un pur no man’s land de l’histoire racontée, une simple pause
descriptive insignifiante sans particularités? Quelle est la spécificité de la
« chose posée » dans le mouvement de la fiction ?
Le présent essai s’efforce de circonscrire le statut de la nature morte
littéraire comme lieu d’une « lecture rapprochée », comme foyer du texte (elle
est point de fixation du lecteur arrêté devant des objets fixes, elle
concentre et polarise son attention) et texte du foyer (des objets familiers
et domestiques). Elle est aussi lieu du prosaïque, du minime et de l’intime,
lieu d’une fascination-répulsion à l’égard de l’inventivité concurrente du
kitsch et de l’ersatz, lieu d’une réflexion sur l’ordre et le désordre du
monde, lieu de l’hésitation entre l’expansion de la mise en liste et la
polarisation sur le « détail », lieu de manifestation d’une certaine ironie à
la fois moderne et anti-moderne pour la « beauté » de certaines rencontres
hétéroclites et incongrues d’objets dérisoires.
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