Pièces pour un manteau de roses

11 - Le festin d'Ilie; suivi de La conduite de Thélème

Le Festin d'Ilie tel le pinot noir apporte l'élégance et l'équilibre que réclame l'écriture d'une histoire courtoise pour tout festin littéraire qui se respecte. Un hôte passe la porte du jardin d'une dame, ils conversent dans le jardin qu'elle a réalisé. Ils se dévoilent peu à peu et se colorent aux roses... Les masques tombent comme les pétales des fleurs froissées. Leur jeu se révèle dans la sincérité d'un sol et d'un ciel derrière une conversation sensualiste et crue. La Conduite de Thélème comme le gamay fait tâche dans le tableau du maître jardinier. L'attaque est vive et immédiate, les tannins sont raides pour le cuir un peu jeune de la jardinière, car c'est une paysagiste qui ferraille à Thélème dans d'âpres et vains combats menés pour restaurer le jardin de plaisir d'un industriel philanthrope du XIX° siècle. Le jardin révèle ici le monde dans toutes ses apparences vulgaires et veules. Les deux textes sont initiatiques et, à la manière des premiers textes du Roman de la rose de Guillaume de Lorris montrent l'amant(e) dans sa démarche amoureuse tant vers l'être aimé que du métier. Courtoisie et Vulgarité dansent ensemble et s'assemblent, mêlent le Vrai et le Sensible, rapportent au Corps sa demande véritable.