Nid
EAN13
9782359841732
ISBN
978-2-35984-173-2
Éditeur
Esperluète éditions
Date de publication
Collection
L'ESTRAN
Nombre de pages
56
Dimensions
19,1 x 11,3 x 0,7 cm
Poids
88 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Nid

Esperluète éditions

L'Estran

Offres

Nid. Trois petites lettres à définir.
On a changé de maison, dit le personnage dans un monologue à la fois précis et hâché. Mais pour aller où ? Clinique, maison de repos, pensionnat, prison, monastère… la définition du lieu est floue, mais ce qui est sûr, c’est qu’il est fonctionnel, cadré, défini géométriquement, identique de pièce en pièce… bref, institutionnel. Au fil des fragments poétiques, la géographie de l’espace se dessine et se répète, carrée, divisée. Tangible, elle apporte structure et apaisement. Ramène-t-elle de la sécurité dans la confusion ? ou accentue-t-elle l’impression de malaise, de perte de repères ? L’autrice nous emmène sur ce terrain glissant et, en douceur, nous ouvre les questions d’identité, de quête et de définition de soi.
Dans ce pays, toutes les constructions sont comme celle-ci. Un mur, une chambre, une salle de bain avec les toilettes. Et la douche. Les lavabos sont à l’avant-plan. Et c’est pareil jusqu’au bout de la rue, très loin. Jusqu’au bout du pays.
On reçoit à manger tous les jours. Est-ce que mes parents vont venir me chercher ? Il faudra leur téléphoner.
Le personnage, qu’on devine être un parent – un patient ? –, désorienté, cherche qui il est, qui elle est, perdu dans l’espace de ce lieu inconnu et peut-être aussi un peu perdu dans sa tête, mais chez qui la vie pulse et qui cherche à quitter cet enfermement.
Puis le texte s’ouvre sur une deuxième partie en tu qui brise la solitude du personnage. Quelqu’un est là, qui prend soin et offre un regard extérieur, bienveillant, presque admiratif de cette capacité à re-créer un monde, à faire d’un espace clos un lieu de vie. Lieu de repli, certes, mais lieu où les frontières s’abolissent et où la liberté se déploie.
Françoise Lison-Leroy nous entraîne dans un monde où les mots font corps, où l’écriture dévoile une part d’ombre. Avec la farouche volonté de ne pas tout dire, elle nous donne à voir les méandres des pensées d’un parent malade, de la vieillesse qui a parfois des sursauts de fougue de l’enfance. Elle donne au texte son propre moteur et nous laisse, comme lecteur, le soin de tisser des liens ou, mieux encore, de rassembler les fines brindilles d’un nid à construire.
Les monotypes de Pascaline Wollast accompagnent les poèmes d’un trait juste et évocateur. Elle fait affleurer la solitude, le désarroi mais aussi la rencontre et le lien qui libère.
S'identifier pour envoyer des commentaires.