sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

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9 octobre 2012

1617. Pendant la minorité de son fils, le futur Louis XIII, Marie de Médicis assure la Régence conseillée entre autres par son favori Concino Concini. Cet aventurier italien a réussi à se rapprocher de la reine grâce à son mariage avec Léonora de Galigaï, une de ses dames d'atours qui fut sa soeur de lait. Riche, puissant et influent, le Maréchal d'Ancre, gouverneur de Rouen, est aussi détesté par la noblesse, le peuple et surtout le futur roi. Celui-ci ayant atteint l'âge de régner, Concini décide de repartir pour son pays avant d'être arrêté ou même tué. Mais pour cela, il lui faut de la trésorerie. Lui vient alors l'idée de voler la recette des tailles de Normandie. L'impôt, acheminé vers Paris sur la Seine, s'élève cette année-là à un million de livres. Ses complices réussissent leur coup mais Concini ne profitera jamais de ces richesses. Il est tué sur ordre du roi et sa femme est brûlée pour sorcellerie. Même, Louis de Tilly, lieutenant du prévôt général de Rouen chargé de l'enquête, meurt avec sa femme dans un accident. Plus personne n'est là pour se préoccuper de ce vol, d'autant que le roi s'est largement remboursé en confisquant les biens de Concini.


1649. Trente ans après ces faits, Gaston de Tilly, procureur à la prévôté de l'Hôtel du roi, apprend le décès du seul parent qui lui reste, son oncle Hercule. Il découvre alors que son oncle s'interrogeait sur la mort de son frère et de sa belle-soeur. Gaston découvre que la mort de ses parents n'était pas accidentelle. On voulait faire taire le lieutenant après le vol des tailles! Il n'a plus alors qu'un seul désir: démasquer les assassins de ses parents pour les venger. Avec son ami de toujours, Louis de Fronsac, il se lance sur la piste des hommes de main de Concini. Mais en ces temps troublés d'antagonisme entre Mazarin, premier ministre et Louis de Bourbon, prince de Condé, ses investigations sur le passé ne plaisent pas à tout le monde.

Jean d'AILLON le précise bien dans sa postface : le vol de la recette des tailles de Normandie n'a jamais eu lieu. Il s'agit juste d'un prétexte pour envoyer sur les routes de France ses "détectives", le marquis Louis de Fronsac et le procureur Gaston de Tilly. A Paris ,d'abord, où les puissants intriguent sous les ors des palais, où les bourgeois affirment leurs positions, où les bas fonds grouillent de bandits prêts à tuer pour une pièce d'or. A chaque coin de rue, une auberge ou une rôtisserie où pour trois sous on peut se gaver de pigeons farcis et se désaltérer de vin de Montmartre. En Normandie, les nobliaux désargentés ont leur honneur pour seule richesse, d'autres moins scrupuleux puisent dans les recettes de l'Etat pour leur propre compte, dans les champs, on moissonne les blés, sur la Seine circule les marchandises. Louis de Fronsac et Gaston de Tilly vont vivre de passionnantes aventures, cherchant la vérité, ménageant les susceptibilités à la fois de Mazarin et du prince de Condé, pour amener devant les juges ceux qui sont coupables et épargner ceux qui sont victimes d'intrigues et de complots.
Un récit foisonnant, une éblouissante leçon d'Histoire, deux héros fougueux et courageux pour un polar historique riche en aventures! J'ai adoré!

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9 octobre 2012

Un an que Sarah a disparu, un an que Paul n'en peut plus, de chercher des explications, de voir souffrir ses enfants, d'errer dans cette maison si pleine de son absence. Alors il décide de tout plaquer et de recommencer à zéro ailleurs. Et cet ailleurs, c'est Saint-Malo, la ville de son enfance où son frère lui offre un emploi dans son auto-école, parce qu'avec le chagrin, la plume de Paul s'est tarie et ses finances commencent à s'en ressentir. C'est donc parti pour une nouvelle vie dans cette Bretagne battue par les vents où Paul espère se reconstruire et faire renaître la joie de vivre dans le coeur de ses enfants.

Ce n'est pas exactement avec ce roman qu'Olivier ADAM sera couronné Roi du rire! C'est beau, émouvant, bouleversant mais à déconseiller au lecteur sujet à la déprime. Personnages à la dérive, Saint-Malo sous le vent et la pluie, larmes et désespoir...heureusement qu'il y a des éclaircies, des moments de grâce où Paul et ses enfants forment une bulle de tendresse et d'amour face à l'adversité.
Tout en délicatesse, l'histoire d'un homme qui se bat contre ses propres démons, pour le bonheur de ses enfants, une histoire simple sublimée par les mots d'un auteur qui sait à chaque fois toucher au coeur.

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8 octobre 2012

C'est l'été sur l'île de Gotland et un groupe d'étudiants, suédois et étrangers, profitent des vacances pour participer à des fouilles archéologiques. Entre travail et soirées festives, le bel équilibre est rompu lorsque Martina Flochten, une des étudiantes, est retrouvée assassinée, son corps mutilé pendu à un arbre. C'est l'inspecteur Anders Knutas, encore perturbé par sa dernière enquête, qui est chargé de découvrir le coupable. Pour cela, il délaisse les investigations qu'il avait entamées concernant la décapitation d'un cheval. Mais les meurtres continuent et d'autres animaux sont décapités. Et si ces évènements étaient liés et participaient d'un étrange rituel? L'inspecteur va tenter de démêler les faits pendant que Johan Berg, le journaliste résident de l'île, enquête lui aussi, tout en essayant de se rapprocher de celle qui va bientôt mettre au monde son enfant.

C'est toujours un plaisir de se retrouver sur la charmante île de Gotland avec Anders Knutas, le flic et Johan Berg, le journaliste à la vie sentimentale tourmentée. C'est qu'à force de les fréquenter ces deux-là, on finit par s'y attacher et on suit avec intérêt les éléments de leurs vies privées qui sont des moments de respiration au milieu de cette sanglante enquête. Un zeste de mythologie nordique, une évocation des vikings, une réflexion sur le trafic d'objets anciens, des sacrifices rituels, voilà les ingrédients d'un polar réussi et passionnant, au rythme lent mais pas ennuyeux. Mari JUNGSTEDT a su en trois ouvrages, nous attacher ses deux héros récurrents, nous faire aimer Gotland et au final, on en demande encore. Alors, à quand la suite?

Le Livre de poche

10,40
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8 octobre 2012

A New-York, Ray Hartmann, fonctionnaire dans une unité chargée de la lutte contre le crime organisé, met tout en oeuvre pour reconquérir sa femme et sa fille qu'il a perdues à cause de son alcoolisme. Il a obtenu de sa femme un rendez-vous de la dernière chance et compte bien s'y rendre sobre et optimiste. Pendant ce temps-là, à La Nouvelle-Orléans, Catherine Ducane, la fille du gouverneur a été enlevée et son garde du corps assassiné. Le FBI est sur les dents. Se présente alors Ernesto Perez, un vieil homme d'origine cubaine. Il dit détenir Catherine mais ne souhaite parler qu'avec Ray Hartmann.


Pour rien au monde, Ray ne veut quitter New-York mais le FBI ne lui laisse guère le choix. Tiraillé entre son désir de retrouver une jeune fille innocente et son impatience de rentrer au plus vite rejoindre sa famille, Ray s'apprête à recevoir la longue confession de celui qui fut tueur pour le compte de la mafia.

Ernesto Perez, tueur professionnel sans états d'âme, a semé des morts sur son chemin de New-York à La Nouvelle-Orléans, en passant par Cuba. Pour son propre compte ou pour ses patrons mafieux, il a tué de sang froid sans se poser de questions. Et pourtant, R.J. ELLORY réussit le tour de force de nous le rendre attachant. Il décrit bien l'ambivalence d'un homme qui mène de front une vie de criminel d'un côté et de bon père de famille de l'autre, un homme qui sera trahi par les siens, cubain parmi les italiens qui resserrent les rangs en cas de problème. Sa fascinante confession, sans concession, sans demande d'absolution, raconte cinquante ans d'une vie au service du crime dans une Amérique gangrenée par la mafia. Entre fidélité, trahison et vengeance, c'est l'histoire d'un homme qui, loin d'être sans foi ni loi, suit simplement ses propres règle d'honneur. Au final, on se prend d'une sorte d'affection pour lui et on en vient à espérer qu'il s'en sortira...
Sans temps mort, ce roman se lit de la première à la dernière page avec avidité. Il tient ses promesses jusqu'au final surprenant et grandiose. A dévorer!

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6 octobre 2012

Quand, le jeudi, Winn Van Meter arrive sur l'île de Waskeke, sa maison de vacances est colonisée par une horde de femmes. Il y a là son épouse Biddy, sa belle-soeur Céleste, sa cadette Livia et son aînée Daphnée avec bien sûr ses trois demoiselles d'honneur puisque ce beau monde est réuni pour le mariage de Daphnée prévu le samedi.
Sa fille va épouser un homme bien, qu'elle aime et qui, en plus, est issu d'une très bonne famille. Winn devrait être aux anges. Oui mais voilà, Daphnée est enceinte et son ventre proéminent est pour Winn le rappel constant que tout ne s'est pas passé selon les règles, ses règles, celles de la bienséance. A cette petite contrariété s'ajoutent la présence de Céleste, une alcoolique notoire, la déprime de Livia, toujours pas remise de sa récente rupture et qui a même poussé le vice jusqu'à étaler son désespoir en public dans le propre club de Winn, et l'attirance coupable qu'il ressent pour la peu farouche Agatha, une des demoiselles d'honneur.


Mais bien sûr tout cela ne serait rien sans la suprême injure que lui fait le Pequod, le club de golf très select de l'île, en refusant sa candidature depuis déjà trois étés! Winn en est sûr, ce sont bien les Fenn qui usent de leur influence pour se venger de lui en refusant son intégration, et tout cela pour de vieilles histoires! A moins bien sûr que ce soit leur manière de soutenir leur fils Teddy, celui-là même qui a quitté Livia...
Pour Winn, il va s'agir de survivre à ce long week-end sans faire de vagues car, après tout, peu importe ce qu'il se passe dans les têtes ou dans les coeurs, pourvu que les apparences soient sauves.

Sous des airs de comédie, le premier roman de Maggie SHIPSTEAD décortique la famille américaine blanche et aisée, en grattant le vernis des apparences. Qui se cache derrière l'homme qui a réussi autant socialement que professionnellement? Quand ce même homme s'est marié et a fait des enfants parce que le contraire aurait été mal vu par la société, quel genre de sentiments peut-il avoir pour sa femme? ses enfants? Quand les évènements lui échappent, cet homme perd pied et vit une petite descente aux enfers très intime. Le mariage, le couple, la famille, tout est observé au microscope durant une courte période où les nerfs sont mis à vif. On veut bien faire, on en fait trop et, au final, ce sont les failles qui apparaissent.
Drôle car souvent sarcastique, ce roman ne m'a pourtant pas emballée. Je me suis ennuyée à suivre les états d'âme d'un Winn plus pathétique que sympathique. Les personnages féminins ne m'ont pas plu davantage. Daphnée a des airs d'écervelée, Biddy est froide, Agatha frivole, la seule qui s'en sort bien c'est Livia qui, seule, a le courage de ses sentiments. Une lecture loin d'être désagréable mais dont on se demande, une fois terminée, ce qu'elle nous a apporté...